Mounir, la star de Kénitra
C’est dans les quartiers de la capitale du gharb que le petit Mounir s’est découvert au ballon rond.
Petit génie du jonglage et bon dribbleur, Jaouani est vite remarqué par les techniciens du club et surtout par un grand serviteur du football marocain, feu Ahmed Souiri.
À l’âge de 12 ans, il signe sa première licence avec le club (qui était à l’époque l’un des meilleurs du royaume).
Au début de la saison footbalistique 1984-1985, l’équipe se prépare pour participer à la coupe Arabe des clubs champions prévue en Arabie Saoudite, l’ancienne gloire du club Aziz Bouâbid est promu coach, après avoir été l’entraîneur des cadets avec comme capitaine Jaouani, et c’était évident qu’il le ramène dans sa tournée, mais faute de passeport (16 ans encore à l’époque), le 1er rêve est brisé.
De retour avec une 2ème place bien méritée, le KAC tente de donner leur chance aux jeunes du club, chose faite avec le retour de Zalay qui titularise Mounir dans un match de 1ère division devant l’équipe de Berkane, de Brazi et Boushaba.
L’équipe nationale scolaire effectue un tournoi international en Tunisie, l’entraîneur Abdallah Boucetta (actuel coach du Kawkab) fait appel à Mounir avec d’autres bons joueurs comme le tétouanais Drideb, le Wydadi Mahmoudi, le Marrakchi Zakaria Alaoui ou encore le Massaoui Chakir. Malgré que le onze national n’ait pu remporter le tournoi, le capitaine marocain est désigné meilleur joueur du tournoi, c’était bien le jeune Jaouani. On notera que le chef de la délégation n’était autre que M. Houcine Bouheroual.
Jaouani devient titulaire aux côtés de ses idoles, en l’occurrence Bouyahyaoui, Khalifa, Nqilla, Jamal ou Boussati.
Lors de cette saison, le KAC jouera le titre jusqu’au bout, mais une victoire du MAS à Rabat devant les FAR prive Mounir et Cie du sacre.
Une année plus tard, Un arrêt sur penalty de Hmied (FAR), prive de nouveau le KAC de se qualifier à la finale de la coupe du trône pour rencontre le DHJ. Coup dur pour toute une région, qui est en conflit depuis un bout de temps avec les trophées.
Pour la 1ère fois de l’histoire du championnat national, on aura 24 clubs dans 2 groupes, le nord et le sud, c’était lors de la saison 1986-1987. Le KAC est 1er de son groupe devant le Hassania et il se qualifie pour les plays-offs, mais un conflit entre les anciens joueurs et le comité après une défaite à domicile face aux FAR oblige l’entraîneur à lancer dans le bain des jeunes joueurs inexpérimentés et prive les verts d’un titre plus que mérité.
Après la disqualification des juniors marocains devant le Togo (éliminatoires de la coupe du monde en Chili 1987), l’entraîneur Abdallah Malaga fait appel à des jeunes joueurs pour effectuer des matchs amicaux avant d’entamer les matchs de qualifications, cette jeunes bande se constituait de jeunes talents issus de tous les clubs du Maroc tels que Jaouani (KAC), Laraki (SCCM), Loummari (USK), Salem (MAS) et Bennouna (CODM).
Malheusement cette jeune équipe n’a pu aller plus loin que le 1er tour, après une défaite face au Mali.
Après cette contre-performance, Jaouani est de nouveau appelé en équipe espoir par le même Abdallah Malaga, avec des jeunes et talentueux joueurs comme Rachid Daoudi, Noureddine Naybet, Mohcine Bouhlal et Larbi Hababi.
Il a suffit quelques matchs à Mounir pour taper dans l’œil du nouveau entraîneur des lions de l’atlas, l’Italien Angélillo qui le convoque pour un match à Nîmes (pour affronter les Èmirats qui préparent déjà la World Cup 90 avec comme entraîneur l’actuel coach de la sélécao Carlos Alberto Pareira), le match se solde par une large victoire des Marocains (3-0). 2 semaines plus tard, il est de nouveau dans le onze national pour affronter la côte d’ivoire dans un stade Larbi Zaouli archicomble, le Maroc gagne (2-1) sur 2 bolides du canonnier Rachid Daoudi. Mounir est même contacté par le club du FUS, mais le comité en a décidé autrement.
Après le licenciement du technicien transalpin, Jaouani n’est plus rappelé en équipe du Maroc et ce malgré des matchs à la hauteur dont un historique KAC-WAC (3-1) en 1991.
Juin 1992 :1/4 finale de la coupe du trône à Kénitra, avec comme affiche, KAC-RCA.
20 minutes après le coup d’envoi, Jaouani et M’jid sont expulsés et les verts sont obligés à défendre pendant 120 minutes.
Au match retour et malgré ces absences, le KAC a pu volé la qualification dans les prolongations. mieux encore, les verts vont gagner leur match de demi finale face au MAS sans leurs défenseurs.
Depuis, le KAC n’est plus que l’omble de lui même, les mauvais résultats se multiplient et c’était évident que le club descende en 2ème division.
Le Kac a dû attendre 7 ans, pour retrouver l’élite, Et c’est Jaouni qui lui est resté fidèle durant toutes ces années de purgatoires
Pour Mounir Jaouni il aimerait bien finir sa carrière en beauté, lui qui envisage déjà un jubilé vers la mi-juillet pour se consacrer à une tâche administrative au sein du club, il risque d’en devenir le directeur sportif; des rumeurs circulent déjà.
Espérons que tous nos jeunes prennent Jaouani comme exemple, ce joueur qui a côtoyer 5 générations différentes et qui a joué plus de 500 matchs en équipe 1ère avec plus de 14 entraîneurs, dépassant ainsi des ténors du ballond rond national comme Dolmy (RCA et OC), Boujemaâ et Boussati (KAC) ou encore Belhiouane (MCO).
Lun 5 Fév - 15:34
